Communiqué de presse
Plus de 30 000 postes créés à l’horizon 2030 dans les infrastructures numériques
La filière des infrastructures numériques fait face à un fort besoin en compétences dans le cadre du déploiement des réseaux très haut débit avec la création attendue de 33 000 emplois d’ici 2030, d’après une étude réalisée dans le cadre de l’Engagement de développement de l’emploi et des compétences (EDEC) signé entre le Ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, l’Afdas, Constructys et l’OPCO2i.
La complexification des infrastructures nécessite des compétences rares et nouvelles ainsi que des qualifications plus élevées. Identifier, attirer et retenir les bons profils pour répondre aux besoins de la filière est indispensable. Pour anticiper et répondre à ces enjeux, cette étude revient sur les grandes mutations qui affectent les métiers du secteur et sur les quatre défis à relever pour les entreprises.
« La filière des infrastructures numériques est engagée dans le déploiement des réseaux très haut débit, fixes et mobiles. Ce déploiement représente un des plus grands chantiers d’infrastructure des prochaines années et met en jeu près de 10 milliards d’euros d’investissement par an. La filière doit s’inscrire dans une démarche d’anticipation afin de capitaliser sur les personnes désormais compétentes en termes d’infrastructures numériques et éviter de les voir partir vers d’autres secteurs industriels. Un véritable effort d’identification et d’attractivité, mais aussi de formation et d’accompagnement des parcours professionnels vers ces profils doit être fait pour anticiper les besoins à venir. »
Datacenters et les réseaux locaux d’équipements connectés : deux chantiers clés avec de forts besoins en recrutement
Déploiement de la fibre optique, du réseau mobile 4G/5G, des datacenters… Les grands chantiers des infrastructures numériques mobilisent des compétences différenciées selon les projets avec une projection de 33 000 postes à horizon 2030.
Deux chantiers vont connaître de forts besoins en recrutement dans les années à venir :
- Un doublement des besoins d’emplois pour le déploiement des datacenters, pour atteindre plus de 20 000 en 2030, essentiellement autour des pôles économiques d’Ile-de-France et d’Aix-Marseille. Tous les métiers exercés en lien avec ce chantier sont concernés par des embauches à la hausse : chargé(e)s de comptes, ingénieur(e)s maintenance IT, technicien(ne)s datacenter, expert(e)s exploitation datacenter… avec d’importants besoins en formation pour des métiers courants voués à gagner en expertise dans les environnements dit « hébergés » des datacenters.
- Une multiplication par 5 des besoins en emplois pour les réseaux locaux d’équipements connectés (RELEC) : l’émergence des technologies cloud et edge, ainsi que la spécificité et la complexité croissante des besoins locaux, devraient créer près de 28 000 emplois, s’ajoutant aux 11 300 emplois actuels, en réponse à une très forte demande des collectivités publiques et des entreprises (notamment dans les secteurs de l’industrie et de l’agriculture), et pour l’exploitation et la maintenance des réseaux.
Cette étude révèle une évolution des besoins d’opérateurs vers des profils techniciens et ingénieurs, en particulier s’agissant des techniciens des datacenters (70 % des embauches prévues) et opérant pour les RELEC (40 % des embauches prévues).
Un enjeu de formation pour accompagner les salariés sur la transformation de leurs métiers
D’après l’étude, 74 % des entreprises estiment que l’évolution des compétences de leurs salariés est prioritaire pour accompagner le développement de nouveaux marchés. Elles sont 71 % à faire de la formation de leurs collaborateurs une priorité.
Quatre grands enjeux émergent de ce besoin de recrutement dans les infrastructures numériques :
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Un enjeu majeur d’attractivité de la filière pour attirer et recruter des candidats de bon niveau pour finaliser le déploiement de la fibre, et, à plus long terme, répondre aux besoins de recrutement sur les autres chantiers des infrastructures numériques.
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Un enjeu de transition pour les entreprises aujourd’hui positionnées sur la fibre, pour suivre l’évolution de la nature et de la taille des marchés ainsi que de l’environnement concurrentiel, et pour conduire une gestion prévisionnelle des emplois et parcours professionnels pour anticiper les besoins.
- Un enjeu de formation pour répondre à l’émergence de ces nouveaux marchés et accompagner la reconversion/transition d’une partie des salariés de la fibre vers les secteurs émergents.
- Un enjeu d’adaptation des compétences en réponse au niveau d’exigence des nouveaux marchés, avec l’intégration des enjeux de cybersécurité et de transition environnementale, ainsi que de compétences comportementales plus importantes (gestion de la relation client, gestion des conflits...).
Pour en savoir plus
Le rapport en intégralité est disponible ici.
Une synthèse est également mise à disposition ici, ainsi qu’une infographie.
Méthodologie de l’Engagement de développement de l’emploi et des compétences (EDEC)
Un travail collectif réunit le ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion et les représentants des branches professionnelles des télécommunications, du bâtiment, des travaux publics et de la métallurgie avec l’appui technique de leurs trois opérateurs de compétences (Afdas, Constructys et OPCO2i).
Ce travail a été conduit en deux lots : Un premier lot confié à Idate Digiworld a permis de segmenter et d’estimer les marchés des infrastructures numériques Un deuxième lot confié à Katalyse a consisté à préciser et quantifier les besoins en emplois et compétences liés aux infrastructures numériques à horizon 2030, éléments retranscrits dans la présente étude.
Pour réaliser cette étude un travail de recherche et d’analyse documentaire et statistique a été réalisée en intégrant les analyses issues du lot 1. Il a été enrichi par 40 entretiens réalisés avec des responsables RH et responsables d’entreprises des infrastructures numériques, 12 entretiens organismes de formation / certification, une enquête en ligne auprès des entreprises des infrastructures numériques (54 répondants), un scraping (extraction automatisée de données) et une analyse des offres d’emplois sur les principaux métiers des infrastructures numériques.